Ilka Kramer

D’origine allemande, Ilka Kramer fait des études de communication visuelle à l’université des arts appliqués de Dortmund. En parallèle elle est photographe de mode pour des magazines allemands. De 2003 à 2013, elle répond à des commandes de publicité pour des architectes, chantiers de construction, designers de meubles, domaines viticoles... Depuis 2010, elle développe ses projets personnels et artistiques autour de la notion de l’espace. Son travail a été publié et exposé en France, Allemagne, Suisse, Lettonie, USA, Chine... Elle vit actuellement entre Lausanne et la Drôme.
Ilka Kramer interroge notre perception de l’espace. Ses réalisations sont une invitation à questionner notre rapport physique comme métaphorique au monde – le lien des formes architecturales avec la nature et comment l’homme y trouve sa place. Étudier les corrélations entre l’architecture, son environnement naturel et le corps humain lui offre un observatoire pour comprendre la place de l’humain sur terre. Ses images, en jouant avec les perspectives, les échelles et les dimensions, se construisent à l’aide de maquettes, de découpages et de collages. Elles interpellent la perception du spectateur et le font douter de ce qu’il voit, lui permettant ainsi de repenser son point de vue.

ilkakramer.com

 
 

l’herbe folle, l’angle droit, l’horizon et la girafe
série présentée au festival cargo 2022

Depuis 2018, Ilka Kramer arpente les rues, places et promenades du Havre, y cherchant venelles, sentiers buissonniers, chemins de traverse, passages secrets. L’artiste s’est emparée des pleins et des vides de l’architecture d'Auguste Perret pour laisser libre cours à son imagination foisonnante. Ilka Kramer n’impose pas à d’anonymes spectateurs un récit linéaire et rationnel mais invite au contraire à se perdre dans les méandres de jeux poétiques et de rencontres inopinées avec des hommes, des femmes, des animaux réels ou imaginaires, des mauvaises herbes et des fleurs sauvages poussant dans les interstices du béton. Plutôt que d’accepter le postulat qui place l’homme au centre de l’espace architectural et urbain, l’artiste déplace la réflexion au règne de la nature. Quelle est la place du vivant dans la ville ? Quelles parts prennent l’animal et le végétal dans cet environnement, à l’origine construit pour l’homme et l’automobile ? Afin d’explorer ces thématiques, diverses techniques ont été déployées : prises de vue photographiques, dessins, collages, maquettes bricolées sur lesquelles sont collées diverses vues du Havre et qui repassent à leur tour en deux dimensions lorsqu’elles font l’objet de nouvelles prises de vue.