John Batho

Né en 1939 en Normandie, John Batho commence à photographier en 1961. Dès 1963 il entreprend une recherche qui affirmera une vision personnelle de la photographie en couleurs. En 1977, il obtient le prix Kodak de la critique photographique. Suivront de nombreuses expositions et publications qui assureront à son travail une diffusion internationale. Ses œuvres sont présentes dans plusieurs collections publiques et privées en France et à l’étranger. Il est représenté par la galerie nicolas silin à Paris.
Si la pratique de la couleur est de nos jours nettement majoritaire, le contexte photographique dans lequel John Batho fait son choix – les années 60/70 – est bien différent. À une époque où le noir et blanc domine la production photographique d’auteur, la couleur est davantage une « convive indésirable », et il sera de ceux qui feront bouger les positions. S’il incarne ainsi une figure de pionnier français de la couleur, ce qui frappe dans le déroulé de son travail photographique est avant tout une logique interne portée par une exigence et une cohérence qui traversent les décennies.

johnbatho.com

 
 

parasols
série présentée au festival cargo 2021

John Batho commence à photographier les parasols de Deauville, lieu de villégiature autobiographique, en 1977. Le photographe est alors en pleine recherche, il veut inscrire la couleur pour ce qu’elle est, « une donnée constitutive et constructive de l’image photographique ». La plage de Deauville et ses parasols s’impose. « Je ne connais aucune autre plage où l’ordre de la couleur est aussi présent en étant répartie de manière aussi aléatoire. Photographier ces parasols, leurs formes et leurs couleurs, c’est tenter de restituer comment s’organise l’architecture de la couleur dans l’espace. C’est construire des rythmes de couleurs et les partager sur un mode joyeux, en retrouvant la même spontanéité que susciterait une boite de peinture renversée sur la plage. Mon propos n’est pas lié à une préoccupation iconographique : les parasols sont un motif qui, constamment repris, permet d’éprouver le regard. Affronter un sujet comme celui-là oblige à penser à ce qui surprend encore, à réfléchir au désir d’ajouter, de photographier encore, alors qu’à priori il paraît toujours le même. C’est une réflexion sur l’insistance de la perception, sur les variations de la lumière, sur les imprévus du motif, sur l’étonnement de rencontrer ce qui n’avait pas encore été vu ».