les résidences et commandes
réalisées par l’art à l’ouest à saint-nazaire et ailleurs


2021-2022

Saint-Nazaire, ville reconstruite

Véronique Ellena, Lucie Pastureau & massimo siragusa

Galerie des Franciscains :
Saint-Nazaire - Le Havre, deux villes de la reconstruction, exposition présentée
dans le cadre de CARGO, les photographiques de Saint-Nazaire 2022

Cette commande a fait l’objet d’un ouvrage, produit par l’art à l’ouest en 2012. À découvrir dans notre section édition
Les partenaires du projet :
Ville de Saint-Nazaire et partenaires privés du festival CARGO

 
 

véronique Ellena, photographe et plasticienne

L’artiste a parcouru Saint-Nazaire pour nous apporter son regard sur cette ville “nouvelle” reconstruite après guerre. Saint-Nazaire comme Le Havre (travail de commande qu’elle a réalisé quinze ans plus tôt) lui évoquent un décor de théâtre où rien ne serait laissé au hasard. Elle en offre une vision apaisée et silencieuse.
“Saint-Nazaire est comme les grandes timides, elle se révèle au fil du temps (…) De saint-Nazaire j’avais l’image d’une ville qui portait depuis toujours le rêve de voyages transatlantiques et, aussi, d’une cité plus rude, industrieuse, avec cette aristocratie ouvrière des chantiers navals et ses dockeurs.”

 

Lucie Pastureau, photographe

Lucie Pastureau a passé un mois au pied d’une cité HLM datant de la reconstruction de Saint-Nazaire. Elle s’est imprégnée des lieux, est allée à la rencontre de ses habitants et des usagers de son petit square, a récolté des mots et des images qu’elle nous partage sous la forme d’un récit/fiction. Ainsi le bâtiment prend la parole pour nous conter les vies qui le traversent : Blanc sur gris sur blanc sur crème.
“D’ici on ne voit pas l’horizon, on ne sent pas la mer, on n’entend pas les vagues. Mais les mouettes, si ; elles viennent survoler le petit square et moucheter le ciel bleu gris. Le soleil enfin, la lumière qui tranche et qui découpe : blanc sur gris sur blanc sur crème. Dans une équivalence, un visage, un sac plastique, un mur découpé par la lumière (…) C’est ici qu’Éric est tombé, c’est là que des balles ont été tirées, mais souvent il ne se passe pas grand-chose, du presque rien.” Lucie Pastureau

 

Massimo Siragusa, photographe

Le photographe a procédé à un inventaire des lieux emblématiques de Saint-Nazaire à travers son architecture spécifique de ville nouvelle ou ville de la reconstruction.

 
 

2019-2021

Nidhal Chamekh et Marie Sommer

Galerie des Franciscains :
rise and fall de Nidhal Chamekh, présenté
dans le cadre de CARGO, les photographiques de Saint-Nazaire 2021

Les partenaires du projet :
Ville de Saint-Nazaire et partenaires privés du festival CARGO

 

© Nidhal Chamekh, Rise and Fall, 2020 - poudre de graphite sur papier coton

nidhal chamekh, artiste plasticien

L’œuvre de Nidhal Chamekh porte essentiellement sur la mémoire, la colonialité, la matière historique saisie en équilibre entre le biographique et le politique. Au fil de son année de résidence à Saint-Nazaire, l’artiste a travaillé en immersion et rencontré de nombreux interlocuteurs, sans autre cadre contraint que celui du territoire et de son histoire. Il s’est plongé dans les documents photographiques et filmiques des archives de la Ville, tout en repérant les espaces urbains ou naturels qui retenaient particulièrement son attention. Ces recherches ont abouti à la création d’une vidéo et d’un triptyque de dessins de grand format. L’ensemble de cette proposition s’intitule Rise and Fall : au gré de son examen des archives, l’artiste s’est aperçu que deux blocs conceptuels ordonnaient cette masse documentaire. Une grande partie concerne la guerre, tout ce qui chute et tombe en ruines ; l’autre bloc au contraire implique la construction, l’érection des formes et en corollaire, l’éloge de la modernité. Par le choix de ce titre pendulaire, l’artiste suggère que cette bipartition n’est pas linéaire ou manichéenne, et que ces phases paradoxales s’interpénètrent en un perpétuel mouvement d’oscillation.

 

Marie sommer, photographe & plasticienne

“En parcourant les archives nazairiennes, on observe une succession de formes et de contreformes et la trame de ce qui reste invisible dans le paysage. Les constructions, leurs disparitions se sont superposées et ont métamorphosé la ville : tumulus néolithique, dolmens, chantiers, bunkers, ruines, bases sous-marines, baraques provisoires, soucoupe, avions, paquebots et radôme. Pour imaginer le futur paysage bâti et par concordance avec le phénomène des marées, j’ai cherché la zone en négatif de la ville, sa symétrie renversée. L’espace immergé se dessine comme la prochaine extension de notre territoire, et sa colonisation, depuis les premiers sous-marins, développe expérimentations et constructions toutes imperceptibles et inaccessibles. Sans cartographie ni paysage visible, la terre submergée devient un nouveau continent de conquête dont les repères sont autres. Paradoxalement, l’expansion des activités dans les abysses apparait dans le contexte de la montée des eaux et semble prendre part à une catastrophe écologique imminente. Au travers d’appareils de mesure et de vision, je cherche à saisir ce que reflète ce prolongement hégémonique au-delà de l’espace terrestre, pour rendre visible les liens entre inexploré, désir de conquête, invisible et imaginaire.” Marie Sommer

 
 

 

Été 2017

Voyage Ordinaire

Charles Fréger, Ambroise Tézenas, Denis Dailleux & Jérôme Blin
AVEC L’écrivain Christian Garcin (bande sonore / lecture par l’auteur)

Galerie des Franciscains & ligne de bus hélYce, Saint-Nazaire

Le thème du « voyage ordinaire » avait pour objectif de faire dialoguer la création artistique avec un sujet résolument ouvert et universel : la mobilité, énoncée ici dans une dimension contemporaine. Les quatre photographes sollicités ont répondu à cette commande en explorant chacun un pays, un lieu, un univers. Convié à participer au projet, l’écrivain Christian Garcin a choisi, à travers sa nouvelle D’un point l’autre, de ne pas se livrer à un commentaire illustratif des photographies mais plutôt de convoquer un souvenir personnel en écho aux fils narratifs que tissent entre elles les images.
La ville de Saint-Nazaire a accueilli la restitution de cette commande sous la forme d’une double exposition : à la galerie des Franciscains, galerie d’art contemporain de la ville, et sur 16 abris de bus de la ligne hélYce. L’occasion pour les photographes de “boucler la boucle” par un affichage hors les murs, là-même – l’abri de bus, la rue, la ville – où ils ont puisé leur inspiration, et de s’adresser ainsi aux voyageurs du quotidien.
Cette commande a fait l’objet d’un ouvrage, coproduit par l’art à l’ouest et les éditions Le bec en l’air en 2017. À découvrir dans notre section édition

Les partenaires du projet :
Abri Services - Ville de Saint-Nazaire - Ministère de la Culture / DRAC des Pays de la Loire / École d’arts de la ville de Saint-Nazaire - Éducation nationale / Lycée Aristide Briand de Saint-Nazaire - Éditions Le Bec en l’air - Les galeries MélanieRio Fluency, Camera Obscura et l’agence VU’

 
 

School Chalo, New Delhi
© Charles Fréger

Unité de lieu pour Charles Fréger qui a choisi un quartier de New Delhi. Fidèle aux séries qui font sa renommée, au soin qu’il accorde aux cadrages, aux décors et à la chromie, il dresse un portrait chamarré de jeunes Indiens en route vers l’école. Les moyens de transport photographiés révèlent subtilement les appartenances sociales et religieuses d’une société divisée.

 

D’un point l’autre (extrait)
© Christian Garcin

(…) En Inde tout est bon pour aller d’un point à l’autre : train bondé, camion pétaradant de couleurs et de colifichets, vélo de fortune, rickshaw bariolé à moteur ou à pédales, scooter noyé de fumée noire, moto assourdissante, âne, mule, cheval, dromadaire, 4x4, sans compter les bords de route à pied – activité qu’il vaut mieux éviter cependant, tant les distances sont longues, la poussière omniprésente, et le danger palpable, surtout la nuit (plus noire que la nôtre) avec ces hordes de camions conduits par des chauffeurs routiers surexploités qui roulent vingt heures par jour, s’arrêtent dans un dhaba, boivent un coup, en tirent un à l’occasion (certains font bordel), mangent, et repartent bourrés, à moitié endormis – d’où les innombrables carcasses de camions défoncés, essieux brisés, qui jonchent les routes.

Télécharger la nouvelle complète (pdf)

 
 

Routes, Bangalore-Bombay
© Ambroise Tézenas

Ambroise Tézenas s’est également déplacé en Inde, mais ce sont les routes et les gares routières qui ont retenu son attention l’ors d’un voyage qui l’a mené de Bangalore à Bombay. La préoccupation documentaire se mêle à une vision très personnelle du pays lors d’un road movie où il saisit, au volant de sa voiture, des impressions nocturnes fragmentées.

 

Tuk-tuk, Le Caire
© Denis Dailleux

Denis Dailleux, qui a fait de l’Égypte son sujet de prédilection depuis plus de quinze ans, s’est immergé dans les quartiers populaires du Caire où le tuk-tuk, pourtant venu d’Asie du Sud-Est, s’est pleinement acclimaté au point de devenir un enjeu politique pour le pouvoir qui voudrait aujourd’hui l’interdire.

 

Aller-Retour, Saint-Nazaire
© Jérôme Blin

Jérôme Blin conjugue le souvenir des trajets scolaires qui ont marqué son enfance à une exploration du quotidien des travailleurs. Le temps d’une nuit il révèle une ville, Saint-Nazaire, dans une dimension cinématographique où l’étrangeté côtoie le commun.

 
 

 

2014/2015

Abri Photographies

Gaëtan Chevrier - Jérôme Blin - Dominique Gellé - Benoît Arridiaux
& des élèves du lycée Léonard de Vinci de Montaigu

exposition à la Galerie MélanieRio Fluency, NANTES

De belles rencontres et une vitalité qui ont suscité l’envie d’explorer l’abri de bus et ces voyageurs du quotidien…
Le mobilier urbain est certes utile, facilitateur de notre mobilité, porteur d’indications pratiques et d’incitations plus ou moins esthétiques à la consommation. Il est cependant bien plus que cela. Sous l’abri de bus se découpent les silhouettes et les griffures de nos vies contemporaines. Sous l’abri de bus, nous sommes foules ou solitudes, flous ou terriblement pressés. Sous l’abri de bus se révèle l’aujourd’hui de l’humain, tragique ou dérisoire, rude ou poétique… d’une poésie qui n’a pas besoin d’être douce pour être belle. Encore faut-il l’œil du photographe pour le révéler. C’est toute la pertinence de ce projet que d’avoir invité une vingtaine de photographes à croiser le regard sur ce thème. Jeunes pousses étudiantes du Lycée Léonard de Vinci de Montaigu ou signatures confirmées, ils ont cherché et trouvé des lignes de fuite de notre société, des attentes et des postures, des impatiences et des regards perdus, des morceaux de vie ou des vies en morceaux.
Cette commande a fait l’objet d’un ouvrage, produit par l’art à l’ouest. À découvrir dans notre section édition

Les partenaires du projet :
Abri Services - Éducation nationale / Lycée Léonard de Vinci de Montaigu - Galerie MélanieRio Fluency

 
 
 

À Hongkong ou à Saint-Nazaire, tous les petits hommes se ressemblent et s’assemblent, se rejoignent et se séparent, se noient dans l’espace urbain, dans les mêmes postures de l’attente, de l’entre-deux…


 
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